Exonération de taxe foncière après 75 ans : les conditions pour en bénéficier

Effacer la facture fiscale à 75 ans, c’est possible. Mais l’automatisme n’existe pas : il faut répondre à des critères parfois pointilleux, et chaque année, l’administration scrute les détails. Derrière cette mesure, une intention claire : alléger la charge des seniors aux revenus modestes, sans pour autant l’appliquer indistinctement à tous ceux qui franchissent le cap des trois quarts de siècle.

La règle n’est pas flexible. Le fisc exige un examen minutieux du revenu fiscal de référence, du statut du logement et de l’occupation effective du bien. Rater une seule condition, c’est voir disparaître l’exonération, peu importe l’âge. Autre subtilité : selon votre commune ou votre département, les démarches peuvent varier, parfois du tout au tout.

Exonération de taxe foncière après 75 ans : à qui s’adresse ce dispositif ?

L’exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties après 75 ans cible précisément un public âgé. Elle concerne principalement les seniors d’au moins 75 ans, pour qui le domicile principal reste plus qu’une adresse : c’est souvent le refuge d’une vie. Pour être éligible, il faut que les revenus du ménage ne dépassent pas un certain seuil, réévalué chaque année. Ce seuil, appelé revenu fiscal de référence, est déterminant : sans lui, l’accès est bloqué.

À part, les titulaires de l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées) ou de l’ASI (allocation supplémentaire d’invalidité) sont exonérés automatiquement, sans condition d’âge. Il existe aussi une souplesse pour les résidents d’EHPAD sur une période temporaire : tant que leur résidence principale reste vacante et non réoccupée, l’exonération est maintenue. Tout cela rappelle que ce dispositif vise aussi un enjeu social.

Pour résumer les situations concernées, voici les principaux points à retenir :

  • Seule la résidence principale ouvre le droit à l’exonération. Une résidence secondaire ou un bien loué ne sont pas admissibles.
  • La mesure cible les foyers disposant de peu de revenus, souvent confrontés à l’isolement ou à la perte d’autonomie.

Un détail qu’on rencontre souvent : même avec cette exonération, la TEOM, taxe d’enlèvement des ordures ménagères, reste à acquitter. C’est un rappel que cette mesure a ses propres limites. La réglementation, les barèmes de ressources et quelques spécificités locales (dont les règles propres de certaines collectivités ou d’outre-mer) doivent toujours être vérifiés pour chaque cas individuel.

Quelles conditions remplir pour profiter de l’exonération en tant que senior ?

Franchir le cap des 75 ans ne suffit pas. Plusieurs exigences existent. Le revenu fiscal du foyer est décisif, et il ne doit pas dépasser un plafond défini selon la taille de la famille et le secteur géographique. Ces seuils fluctuent d’une année sur l’autre et varient en fonction du territoire, notamment pour les DOM-TOM.

Le bien doit impérativement servir de résidence principale. En cas de détention d’un logement secondaire ou d’un bien mis en location, il n’est pas possible de prétendre à l’exonération, même si le niveau de revenu est bas. Pour les seniors présents temporairement en EHPAD, l’aide fiscale est maintenue à la condition que leur logement principal n’ait pas changé d’usage.

Depuis la loi de finances 2023, la composition du foyer n’a plus d’incidence sur le droit à l’exonération : le critère obligeant à vivre seul, ou avec certaines personnes, a été supprimé. Pour les personnes âgées de 65 à 74 ans inclus, un allègement forfaitaire de 100 € est prévu pour celles dont les ressources restent sous le pallier fixé.

Autre point d’attention : même si la taxe foncière est effacée, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères demeure à régler, sans exception. Pour consulter les plafonds les plus à jour, il convient de se reporter chaque année aux seuils publiés par l’administration fiscale.

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Les démarches à suivre et conseils pratiques pour bénéficier de l’aide fiscale

Dans la majorité des cas, obtenir cette exonération après 75 ans n’impose pas de paperasse supplémentaire. L’administration utilise les informations déclarées l’année précédente pour appliquer automatiquement l’aide, si toutes les cases sont cochées. Seul cas dérogatoire : si le centre des finances publiques en fait la demande, il faut alors transmettre quelques justificatifs.

Pourtant, il est toujours avisé de contrôler chaque année l’avis de taxe foncière. Une erreur, un oubli, cela arrive. Si quelque chose cloche, prendre contact avec son centre des finances publiques, que ce soit par courrier ou en se rendant directement au guichet, permet de rectifier la situation, d’expliquer sa position ou même de faire une réclamation.

Pour garder une situation à jour et éviter tout désagrément, certains réflexes sont à adopter :

  • Conservez votre avis d’imposition sur le revenu : il sert de preuve au fisc pour vérifier votre statut.
  • En cas de changement dans la famille (entrée en EHPAD, modification du foyer, décès du conjoint), avertissez au plus vite l’administration afin d’éviter toute interruption de droit.
  • Tenez-vous régulièrement informé des plafonds de ressources, surtout si vous habitez outre-mer où les barèmes peuvent différer.

Même exonéré de la taxe foncière, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ne disparaît jamais : elle demeure une charge, année après année. Pour toute question spécifique, les services fiscaux locaux disposent des dernières mises à jour et, le cas échéant, proposent des rendez-vous pour faire le point avec un conseiller.

À 75 ans, on croit avoir tout vu côté impôts, mais il reste des subtilités à scruter. Vigilance, curiosité et initiative protègent contre les mauvaises surprises. L’autonomie, c’est aussi réclamer ce qui revient de droit. Face à la machine fiscale, il n’est jamais trop tard pour défendre son porte-monnaie.